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Dossier 2007/2008 |
Dossier 2008/2009 |
"L'aide aux personnes persécutées et |
Camille Lavoix
Lycée Magendie Bordeaux
Terminale 6
1er prix départemental des lycées
1er prix national
Question sur les documents | Page suivante |
1°) Qu'elle soit ponctuelle, régulière, organisée ou spontanée, l'aide fournie aux personnes persécutées et pourchassée pendant la
guerre s'avère être une forme de résistance fondamentale.
Tout d'abord aider c'est prévenir les populations des persécutions qui les menacent. Grâce à certains policiers, les rafles nazies perdent de leur efficacité. Les réseaux d'information résistants avertissent les familles menacées et leur permettent d'échapper aux S.S. Malheureusement, les prisonniers sont nombreux. Aider les persécutés se traduit alors par l'évasion; par le jeu des relations ou par la manière forte et l'aide des réseaux habitués à ce genre d'opération. Les passeurs prennent ensuite le relais et, grâce à leur connaissance du terrain, guident les personnes pourchassées vers un lieu plus sur. C'est ici qu'intervient en amont le repérage de « planques », d'appartements vides; ainsi que les efforts pour rechercher et démarcher des civils pouvant accueillirent et cacher les personnes persécutées. Il est en effet profitable pour les « clandestins » de n'avoir aucun lien avec les personnes les cachant. Une fois cachées ces personnes ont encore besoin d'aides. Cette aide peut être de nature économique se traduisant alors par la vente de bons de solidarité et la collecte de fond permettant de ravitailler les maquis par exemple. La mise en place de services sociaux ou encore la création du comité des œuvres sociales (cosor) en 1944 sont d'autres exemples d'aide matérielle palliant à l'approvisionnement difficile de médicaments, nourriture et produits de première nécessité. En temps de guerre il est déjà difficile pour les citoyens ordinaires – non persécutés – de se nourrir et de se soigner correctement, cela se révèle impossible pour les populations vivant clandestinement; ainsi les associations et les dons sont cruciaux. L'aide aux persécutés se traduit également par la fabrication de faux papiers: visas, carte de travail, carte d'alimentation... Fournir des laissez passer pour franchir légalement la ligne de démarcation (jusqu'en 1942) est une grande aide pour de nombreuses personnes. Aider les persécutés c'est tout simplement refuser de collaborer avec les persécuteurs. Par exemple, les professeurs peuvent refuser de communiquer le nombre d'élèves juifs ou encore procurer un emploi à un juif. L'aide aux personnes persécutées se traduit aussi par les tentatives de journaux comme « la vie ouvrière » ou « résistance » pour alerter l'opinion publique. Ils incitent au boycott du STO et informent sur les massacres, les camps... Enfin, de « petites » actions comme transmettre une lettre pouvant être d'un grand soutien moral. Des lettres réussirent à circuler entre les camps, les « planques », les pays insufflant de l'espoir aux persécutés. 2°) Entre 1940 et 1945, il existe une France qui collabore, une France attentiste mais aussi une France qui résiste et sauve de nombreuses vies. Cette dernière est riche de sa diversité: commerçants, homme d'église, fonctionnaires, diplomates, paysans, familles, réseaux la composent. Aristides de Souza Mendes aida sans relâche les persécutés. Le consul général du Portugal à Bordeaux délivra 30.000 visas dont 10.000 pour la population juive. Il déclara en 1940 « Désormais, je donnerai des visas à tout le monde, il n'y a plus de nationalité, de race, de religion ». Ce « Juste parmi les Nations » aurait sauvé Otto de Habsbourg, fils de Charles Ier d'Autriche, Oulmont écrivain français et professeur à la Sorbonne ainsi que Dali. |
Le père Jacques d'Avon fut également l'un de ceux qui vinrent en aide aux persécutés. Sa fonction de Directeur de collège lui permit
de procurer un emploi à un professeur juif et d'accueillir des pensionnaires juifs. Aussi, il aida les réfractaires au STO et de
divers mouvements de résistance.
Les paysans aidèrent beaucoup les persécutés. D'une part en les cachant, les fermes renfermant de nombreuses cachettes et leur emplacement étant idéalement loin des villes et donc des patrouilles allemandes. D'autre part, en cultivant les fruits et légumes ravitaillant toutes les personnes cachées et des maquis. Ceux qui aidèrent les réfugiés ce sont surtout des hommes et des femmes « ordinaires » se montrant d'une bravoure extraordinaire. Parmi eux, citons le chauffeur André Garbag, le graveur Charles Daguety, ou encore le garde-champêtre Arthémis Mazaubert. Enfin, il ne faut pas oublier les étrangers qui ont contribué à la cause françaises tels les républicains espagnols, les Italiens antifascistes, les Allemands et Autrichiens, communistes ou anarchistes. 3°) Les Français qui se sont distingués par leur courage en aidant les persécutés ont subi une répression extrêmement violente. La torture était pratique courante. Souvent, les autorités pensaient que ceux qui cachaient et aidaient faisaient nécessairement parti d'un réseau de résistance. Donc, ils étaient torturés dans le but d'obtenir des noms de chefs de réseaux alors qu'ils n'avaient parfois aucun lien avec la Résistance. Les familles étaient tortures afin de punir ceux qui aidaient les persécutés et briser ainsi tout élan de solidarité entre civils et persécutés. Ceux qui aidaient risquaient la prison mais aussi les sanctions les plus dures qui étaient l'envoi dans un camps et la peine de mort par fusillade ou pendaison. Martin Poirier fut le premier Nantais fusillé le 30 août 1941 en raison de l'aide qu'il avait apportée à des prisonniers de guerre évadés. 4°) La mémoire des héros « ordinaires » est célébrée en France de nombreuses façons. D'une façon institutionnalisée on a donné le nom des rues pour honorer les résistants, les plaques commémoratives, les monuments du souvenir jusque dans des lieux inattendus comme le célèbre cimetière du Père Lachaise à Paris. Les cérémonies officielles rappellent les actes héroïques des citoyens et encourage les devoirs de mémoire. Les survivants témoignent dans les écoles, peignent les portraits de ceux qui les ont aidés entretenant ainsi leur mémoire. Des associations organisent des concours pour sensibiliser les jeunes et les encourager à enquêter sur les héros de leurs régions. Des associations d'anciens résistants publient des journaux et organisent des conférences. Le cinéma joue également un rôle et rappelle à la mémoire collective ceux qui ont forgé la France d'aujourd'hui. Ainsi régulièrement des films sortent, des fois basés sur des personnages réels et leur histoire comme « Au revoir, les enfants »; parfois moins connu comme le récent « Les femmes de l'ombre ». Les livres pédagogiques ou plus durs livrent la galerie des figures héroïques qui ont composé la Résistance. Par exemple, « le sac de billes » de Joseph Joffo où notamment les personnages reçoivent l'aide d'un prêtre. Enfin, les façons plus modernes célèbrent la mémoire comme le site sur Monsieur Jolit qui aida et œuvra pour la Résistance. |